Face aux nouvelles mesures qui, sous le prétexte du covid, sont prises à l’encontre des détenus des prisons espagnoles ainsi que de leurs familles, Tinko souhaite exprimer ce qui suit :
Comme nous l’avons dit d’autres occasions, la plupart des mesures prises par les différents gouvernements qui nous oppriment ont beaucoup plus à voir avec la restriction des droits et de la propagande (devoir à nouveau porter un masque dans la rue, par exemple) qu’avec des raisons de santé.
Les droits que nous avions dans la rue sont de plus en plus restreints, et la prison est le miroir de ce qui se passe dans la rue, mais en plus violent. Depuis l’enfermement de 2020 jusqu’à aujourd’hui, les attaques contre les prisonniers ont été constantes. Des mois sans activités, sans visites, souvent sans médecins (au nom de la santé, ils leur ont même retiré le droit de se faire soigner)… Quand, après plusieurs mois, ils ont retrouvé les visites de vis à vis, après chacune d’elles, ils ont été isolés.
Au cours des derniers mois, ces restrictions ont donné lieu à des luttes de la part des prisonniers. Ibai Aginaga a entamé une grève de la faim et de la soif après une visite à la prison de Basauri pour obtenir un PCR et sortir de l’isolement.
Dani Pastor a également entamé une grève de la faim à Zuera. Il était isolé, sans livres, sans télévision ni radio. Grâce à cette lutte, il a obtenu de la prison qu’elle s’engage à le faire sortir de l’isolement.
Le week-end dernier, les proches de Patxi Ruiz se sont retrouvés sans visite après s’être rendus à León, car toutes les visites ont été suspendues.
Dans la prison de Palencia, ils ont suspendu les visites de vis à vis, bien que pour le moment ils maintiennent les visites derrière la vitre.
A Basauri et Zaballa ils maintiennent tous les types de visites, et à Martutene seulement ceux de locutorio, à condition qu’ils aient le certificat covid. Dans le cas contraire, il n’y a pas de possibilité de visite, ce qui viole le droit aux visites des détenus et coupe davantage les liens qu’ils entretiennent avec leurs proches. Ce ne sont là que les prémices de ce qui pourrait arriver dans les prisons sous le PNV.
Sous l’excuse du virus, ils ont restreint tous les droits dans la rue et, dans certains cas, ils les ont même effacés. Et en prison, ils les ont laissés avec presque rien. On dirait que tout va à l’encontre des prisonniers, surtout que personne ne peut voir ce qui se passe à l’intérieur. Ces mesures, loin de se fonder sur des critères sanitaires, sont des outils de promotion du contrôle social.
Dans une situation de crise économique grave, à un moment où nous devenons de plus en plus pauvres, ce qu’ils cherchent, c’est à annuler le droit de protester, de s’organiser et de lutter. Et c’est ainsi que l’on aggrave encore les conditions de détention, car c’est la place qu’ils ont préparée pour ceux qui se dressent contre l’oppression.
Les prisons, loin d’être des lieux de resocialisation, sont des lieux de soumission de la classe ouvrière et, plus particulièrement, de soumission de la volonté des prisonniers politiques. Tout cela pour défendre les intérêts et les privilèges socio-économiques de ces parasites que sont la bourgeoisie et l’oligarchie.
Tinko appelle à s’organiser face à la répression et pour l’amnistie : La lutte nous libérera !