La prison n’a pas été créée comme un moyen de répondre à la criminalité, mais comme une mesure visant à retirer de la rue les groupes de population considérés comme contraires à l’ordre social, directement liés à la pauvreté.
A l’occasion de la Journée Internationale des Prisonniers Politiques, Tinko souhaite manifester sa solidarité avec tous les militants dispersés dans les prisons du monde qui défendent fermement leurs principes politiques. Nous souhaitons faire une mention spéciale au Palestinien Jader Adnan (72 jours de grève de la faim dans une prison israélienne). Israël détient 4900 prisonniers palestiniens, dont 160 mineurs), et le prisonnier anarchiste italien Alfredo Cospito, en grève de la faim depuis le 20 octobre 2022 contre l’isolement cellulaire.
Il est essentiel de comprendre ce qu’est la prison et comment elle fonctionne pour comprendre sa fonction. La prison, loin de chercher la réinsertion de quiconque, est un instrument pour subordonner la personnalité et la volonté du prisonnier. Ses principes fondamentaux sont l’obéissance et la soumission, et pour ce faire, elle profite de l’opacité de la prison, combinant ainsi des pratiques légales et illégales.
La prison n’a pas été créée comme un moyen de répondre à la criminalité, mais comme une mesure visant à retirer de la rue les groupes de population considérés comme contraires à l’ordre social, directement liés à la pauvreté.
La prison est encore aujourd’hui, comme au XVIIIe siècle, le moyen de retirer de la rue tous ceux qui ne correspondent pas aux paramètres de la société bourgeoise, conséquence de l’exclusion et de la misère provoquées par le capitalisme. Sans parler des militants politiques, auxquels ils veulent infliger un châtiment exemplaire, semant la terreur pour conditionner le militantisme de ceux qui affrontent le système.
C’est pourquoi il est du devoir de tout militant politique de demander l’amnistie, car cette demande n’est pas un simple cri pour la liberté des prisonniers politiques, mais aussi un cri pour le droit de se rebeller contre l’injustice.
En demandant l’amnistie, nous évitons la manipulation de l’histoire, car nous retirons l’étiquette de « terroriste » à celui qui, précisément, combat le terrorisme de la bourgeoisie.
En demandant l’amnistie, nous laissons la porte de la lutte ouverte aux générations futures, sans dire à personne ce qu’il faut faire, mais surtout sans se mettre en travers du chemin de qui que ce soit.
En résumé, en demandant l’amnistie, nous défendons les militants politiques : le droit de s’organiser, de se réunir, de se mobiliser et de renverser la situation politique. Par l’amnistie, nous défendons le statut politique des militants les plus engagés.
Une seule prison peut contenir plusieurs types de prison en fonction de l’attitude du prisonnier, pour le punir encore plus s’il ne se soumet pas, ou pour être plus souple s’il accepte la sentence, mais toujours avec le même objectif : maintenir intact le statu-quo imposé par l’oligarchie et la bourgeoisie au moyen de différentes formes d’oppression.
Parmi les prisonniers politiques basques, il y en a encore aujourd’hui qui sont éloignés de leur domicile ou qui continuent à être punis dans des galeries d’isolement, et il en sera ainsi tant qu’il y aura un seul prisonnier politique. La dernière prison sera démolie avec la réalisation de la société de justice qu’est le communisme, lorsque se concrétisera cette amnistie totale et définitive que nous désirons.